La réforme d’Emmanuel Macron vers une réforme sans réforme ?

Après la grève des gilets jaunes en octobre 2018, qui manifestait contre la hausse de prix du carburant ; les grèves ne cessent de prendre de l’ampleur en 2019 et en 2020. En décembre 2019, les revendications syndicales semblent être clairement contre la réforme des retraites.

Lors de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis de mettre en place un système universel de retraite, et ce afin que tous les Français, qu’importe la carrière, disposent des mêmes droits.

Le Système de retraite universelle

En instaurant un nouveau système des retraites, le gouvernement a l’ambition de créer un système universel de retraite. Un système dans lequel les règles seront communes. Ce nouveau régime tentera de remplacer les différents régimes qui existent en France aujourd’hui. L’objectif étant d’essayer de répondre aux plus aux attentes profondes de nos concitoyens en termes d’équité, de justice, de simplification, de lisibilité, de solidité et de solidarité.

Ce nouveau système à point garde le principe d’un régime par répartition. Les cotisations des actifs financeront toujours la même année les pensions des retraités. De même, l’âge légal du départ à la retraite restera à 62 ans, avec des possibilités de départ anticipé. De nouveaux dispositifs sont créés afin d’encourager les futurs retraités à travailler plus longtemps. Enfin, les principes de solidarité et d’équité (pénibilité, carrières longues, maladie, chômage, carrières hachées…) sont pris en compte, mais avec un souhait d’uniformisation entre les régimes.

En revanche, ce nouveau système revoit le mode de calcul des pensions de retraite pour les actifs qui sont concernés par la réforme.

La polémique engendrée par la réforme

Dans son ensemble, le projet de loi paraît avantageux pour tous. Avec un système de répartition qui prend en compte la carrière, il donne une meilleure répartition des pensions et essaye de récompenser les travailleurs pour l’ensemble de leur travail, les encourageants à avoir une carrière bien remplie. Ainsi, les futurs retraités vont devoir travailler plus afin d’améliorer leur carrière et ainsi de bénéficier d’une meilleure retraite.

En adoptant ce système universel, on supprimerait automatiquement les régimes spéciaux de retraite actuels. Le Premier Ministre Édouard Philippe a réaffirmé vouloir mettre fin aux régimes spéciaux de retraite, dont ceux de la RATP et de la SNCF : « Universel, ça veut dire pour tout le monde : pour le plombier ou l’informaticien, pour l’agriculteur ou le douanier, pour le chercheur ou l’écrivain, pour le député ou le conducteur du train, pour tout le monde sans exception« .

La réforme est plus un problème politique

Le projet de réforme du gouvernement visant à introduire un système universel est un projet très ambitieux. Emmanuel Macron l’a répété : son projet de réforme des retraites est « un projet de justice et de progrès social parce qu’il assure l’universalité« . Le fond de la réforme étant de supprimer tous les régimes spéciaux actuels. Présenter à l’assemblée, les députés peinent à examiner le projet. Alors le gouvernement multiplie les concessions secteur par secteur, au risque de proposer un système universel des retraites qui n’en aura plus que le nom. Mais pour Emmanuel Macron, l’essentiel est ailleurs. Le système vise à supprimer les régimes spéciaux de la RATP et de la SNCF. L’exécutif a formulé des propositions, comme repousser l’entrée des cheminots dans le nouveau système, mais entend bien mettre fin, à terme, à ce qu’il qualifie de « privilèges ».